A quel jeu joues-tu ?
1 idée, 1 portrait, 3 questions
No.5 - Dimanche 2 novembre 2025 - Temps de lecture : 7 min
A quel jeu joues-tu ?
1 idée, 1 portrait, 3 questions
No.5 - Dimanche 2 nov. 2025 - Temps de lecture : 7 min
1 idée - Jouer pour gagner… ou jouer pour durer ?
Dans un jeu fini, comme un match de football, les règles sont claires, les joueurs identifiés, le temps limité. Il y a un début, une fin, un gagnant et un perdant. L’objectif : gagner.
Dans un jeu infini, les règles évoluent, les joueurs changent, et le but n’est pas de gagner, mais de continuer à jouer. La vie, tout comme le couple ou l'amitié, est un jeu infini : on ne “gagne” pas sa vie, on la construit, on l’expérimente, on la fait durer. Les jeux finis se jouent dans les frontières ; les jeux infinis jouent avec les frontières. La vie étudiante est un jeu fini, mais apprendre est un jeu infini.
Le piège, c’est d’aborder un jeu infini en croyant jouer un jeu fini.
C’est ce que font beaucoup d’entrepreneurs : ils vivent une aventure sans fin, mais se fixent des logiques de victoire immédiate. Battre la concurrence, atteindre un chiffre d’affaires, décrocher une place de numéro un… Résultat : ils transforment un jeu fait pour durer en une course à l’épuisement.
Le jeu fini pousse à penser court terme : on cherche la victoire visible, la reconnaissance rapide, le score du moment. Le statut de “numéro un” enferme dans une posture défensive, qui bride l’innovation. On joue tourné vers le passé, pour protéger ce qui a déjà été gagné.
Le jeu infini, lui, se joue dans le mouvement. Il valorise la progression, l’apprentissage, la capacité à s’adapter. Celui qui joue un jeu infini trouve sa satisfaction dans le plaisir même de jouer. Il regarde vers l’avenir, ajuste ses règles et repousse les limites de ce qui semblait possible.
Le joueur fini veut gagner. Le joueur infini veut grandir.
L’un nourrit ton ego. L’autre nourrit ton œuvre.
Et toi… tu joues à quel jeu ?
1 portrait - Inès, l'entrepreneure qui réinvente le coworking
Inès est la fondatrice de Koneko Work, le premier espace de coworking engagé d’Europe pour la cause animale. Elle a imaginé (à Paris 11e) un lieu calme et chaleureux où chacun peut travailler sereinement, entouré de chats proposés à l’adoption. Convaincue de leurs bienfaits, elle mise sur leur présence apaisante pour favoriser la concentration, réduire le stress et renforcer l’engagement au travail.
Quel est ta définition de l'entrepreneuriat ?
Pour moi, entreprendre, c’est un moyen et non une fin. C’est transformer une conviction en quelque chose de concret, utile et pérenne. C’est un chemin sinueux qui nous force à aller puiser notre force insoupçonnée au plus profond de soi-même, qui nous met en face de nos peurs, nos doutes, nos points faibles et nous incite à les améliorer pour faire grandir notre projet. C’est une école de la résilience, qui nous apprend à encaisser, à se relever et à grandir. L’entrepreneuriat, c’est accepter de se jeter dans le vide, mais en construisant son parachute au fur et à mesure de la chute.
Qu'est ce qui te pousse à entreprendre ?
Ce qui me pousse, c’est le besoin de créer du sens. Si je n’avais pas eu l’idée de Koneko Work, je n’aurais probablement jamais entrepris.
Entreprendre pour entreprendre n’a pas de sens pour moi. C’est l’objectif ultime que l’on veut achever qui est le moteur de tout (et donc à entreprendre), et surtout qui nous aide à continuer d’avancer dans les moments difficiles (et on en affronte un paquet dans entrepreneuriat !). J’entreprends parce que j’ai fait le constat que mon idée devait exister car elle répond à beaucoup de besoins (côté travailleurs comme chats, associations, etc.), et que je ne veux pas vivre avec le regret de me dire « et si tu l’avais tenté… ». Ce qui me motive chaque jour, ce sont les petites victoires : un chat adopté, un client qui repart apaisé, une personne qui me dit qu’ici, c’est le meilleur endroit pour travailler qu’elle ait connu.
Ton objectif à 90 jours ?
Mon objectif à 90 jours est de solidifier la croissance de Koneko Work :
renforcer notre visibilité digitale (SEO, Google Maps, presse) pour attirer davantage d’actifs,
développer les nouvelles offres récurrentes (forfaits mensuels, packs de journées),
et continuer à prouver que ce modèle fonctionne, à la fois humainement et économiquement.
C’est une phase clé pour passer du lancement à la consolidation, sans perdre notre âme ni notre exigence.
Qu'est-ce qui te freine le plus aujourd'hui ?
Quand on porte un projet innovant et atypique, il faut redoubler d’efforts pour qu’il soit compris et reconnu à sa juste valeur.
Ce qui peut me freiner parfois, c’est la peur que certains choix nécessaires à faire m’éloignent de mes valeurs.
Je suis à la fois rationnelle et émotionnelle : l’émotion est un vrai moteur, mais elle peut aussi submerger. L’enjeu, c’est d’apprendre à jongler entre les deux : faire évoluer son projet avec lucidité, tout en restant alignée. Parce que changer de direction ne veut pas dire trahir ses valeurs, bien au contraire.
Quelle est ta plus grande ressource ?
Ma résilience. J’ai appris à ne pas lâcher, à continuer d’être en mouvement, même quand tout semble bloqué.
Mais aussi ma capacité à transformer les obstacles en apprentissages, et à garder le sourire !
Un conseil que tu as reçu, une phrase ou une citation qui t'inspire ?
"Derrière la peur il y a tout ce que l’on désire".
C’est une phrase que je me répète quand je sens que j’ai peur de faire une tâche, parce qu’affronter ses peurs, sortir de sa zone de confort, c’est un combat du quotidien dans l’entrepreneuriat où l’incertain règne.
Un livre ou podcast qui t’a aidé ?
Le podcast Inpower, de Louise Aubery – l’épisode avec Joël Dicker.
Je l’ai écouté à un moment où j’encaissais les réponses négatives, et quand j’ai écouté son histoire où il raconte qu’il a eu 33 réponses négatives d’éditeurs avant de publier ses romans à succès, ça m’a beaucoup fait relativiser !
3 questions - Relancer la partie
Lorsqu'un coaché me dit :
" J’ai atteint pour la première fois mon objectif financier mensuel. Sur le papier, c'est une victoire. Pourtant, je ne ressens rien. J'ai l'impression d'avoir perdu le plaisir de ce que je fais. "
Qu’est-ce qui t’animait profondément quand tu t’es lancé dans ce projet ?
Aujourd’hui, qu’est-ce qui te fait dire que tu avances encore dans la direction de cette vision ?
Que pourrais-tu ajuster dès maintenant pour retrouver l’élan qui t’habitait au départ ?
Dépose ta problématique ici : 3 questions pour t'aider à y voir clair, dans une prochaine édition.
À dimanche prochain,
Cyril
de Fier.e d'être entrepreneur.e
PS : La nouvelle programmation des ateliers pour novembre et décembre sera publiée sur le groupe ce lundi.
1 idée - Jouer pour gagner… ou jouer pour durer ?
Dans un jeu fini, comme un match de football, les règles sont claires, les joueurs identifiés, le temps limité. Il y a un début, une fin, un gagnant et un perdant. L’objectif : gagner.
Dans un jeu infini, les règles évoluent, les joueurs changent, et le but n’est pas de gagner, mais de continuer à jouer. La vie, tout comme le couple ou l'amitié, est un jeu infini : on ne “gagne” pas sa vie, on la construit, on l’expérimente, on la fait durer. Les jeux finis se jouent dans les frontières ; les jeux infinis jouent avec les frontières. La vie étudiante est un jeu fini, mais apprendre est un jeu infini.
Le piège, c’est d’aborder un jeu infini en croyant jouer un jeu fini.
C’est ce que font beaucoup d’entrepreneurs : ils vivent une aventure sans fin, mais se fixent des logiques de victoire immédiate. Battre la concurrence, atteindre un chiffre d’affaires, décrocher une place de numéro un… Résultat : ils transforment un jeu fait pour durer en une course à l’épuisement.
Le jeu fini pousse à penser court terme : on cherche la victoire visible, la reconnaissance rapide, le score du moment. Le statut de “numéro un” enferme dans une posture défensive, qui bride l’innovation. On joue tourné vers le passé, pour protéger ce qui a déjà été gagné.
Le jeu infini, lui, se joue dans le mouvement. Il valorise la progression, l’apprentissage, la capacité à s’adapter. Celui qui joue un jeu infini trouve sa satisfaction dans le plaisir même de jouer. Il regarde vers l’avenir, ajuste ses règles et repousse les limites de ce qui semblait possible.
Le joueur fini veut gagner. Le joueur infini veut grandir. L’un nourrit ton ego. L’autre nourrit ton œuvre.
Et toi… tu joues à quel jeu ?
1 portrait - Inès, l'entrepreneure qui réinvente le coworking
Inès est la fondatrice de Koneko Work, le premier espace de coworking engagé d’Europe pour la cause animale. Elle a imaginé (à Paris 11e) un lieu calme et chaleureux où chacun peut travailler sereinement, entouré de chats proposés à l’adoption. Convaincue de leurs bienfaits, elle mise sur leur présence apaisante pour favoriser la concentration, réduire le stress et renforcer l’engagement au travail.
Quel est ta définition de l'entrepreneuriat ?
Pour moi, entreprendre, c’est un moyen et non une fin. C’est transformer une conviction en quelque chose de concret, utile et pérenne. C’est un chemin sinueux qui nous force à aller puiser notre force insoupçonnée au plus profond de soi-même, qui nous met en face de nos peurs, nos doutes, nos points faibles et nous incite à les améliorer pour faire grandir notre projet. C’est une école de la résilience, qui nous apprend à encaisser, à se relever et à grandir. L’entrepreneuriat, c’est accepter de se jeter dans le vide, mais en construisant son parachute au fur et à mesure de la chute.
Qu'est ce qui te pousse à entreprendre ?
Ce qui me pousse, c’est le besoin de créer du sens. Si je n’avais pas eu l’idée de Koneko Work, je n’aurais probablement jamais entrepris.
Entreprendre pour entreprendre n’a pas de sens pour moi. C’est l’objectif ultime que l’on veut achever qui est le moteur de tout (et donc à entreprendre), et surtout qui nous aide à continuer d’avancer dans les moments difficiles (et on en affronte un paquet dans entrepreneuriat !). J’entreprends parce que j’ai fait le constat que mon idée devait exister car elle répond à beaucoup de besoins (côté travailleurs comme chats, associations, etc.), et que je ne veux pas vivre avec le regret de me dire « et si tu l’avais tenté… ». Ce qui me motive chaque jour, ce sont les petites victoires : un chat adopté, un client qui repart apaisé, une personne qui me dit qu’ici, c’est le meilleur endroit pour travailler qu’elle ait connu.
Ton objectif à 90 jours ?
Mon objectif à 90 jours est de solidifier la croissance de Koneko Work :
renforcer notre visibilité digitale (SEO, Google Maps, presse) pour attirer davantage d’actifs,
développer les nouvelles offres récurrentes (forfaits mensuels, packs de journées),
et continuer à prouver que ce modèle fonctionne, à la fois humainement et économiquement.
C’est une phase clé pour passer du lancement à la consolidation, sans perdre notre âme ni notre exigence.
Qu'est-ce qui te freine le plus aujourd'hui ?
Quand on porte un projet innovant et atypique, il faut redoubler d’efforts pour qu’il soit compris et reconnu à sa juste valeur.
Ce qui peut me freiner parfois, c’est la peur que certains choix nécessaires à faire m’éloignent de mes valeurs.
Je suis à la fois rationnelle et émotionnelle : l’émotion est un vrai moteur, mais elle peut aussi submerger. L’enjeu, c’est d’apprendre à jongler entre les deux : faire évoluer son projet avec lucidité, tout en restant alignée. Parce que changer de direction ne veut pas dire trahir ses valeurs, bien au contraire.
Quelle est ta plus grande ressource ?
Ma résilience. J’ai appris à ne pas lâcher, à continuer d’être en mouvement, même quand tout semble bloqué.
Mais aussi ma capacité à transformer les obstacles en apprentissages, et à garder le sourire !
Un conseil que tu as reçu, une phrase ou une citation qui t'inspire ?
"Derrière la peur il y a tout ce que l’on désire".
C’est une phrase que je me répète quand je sens que j’ai peur de faire une tâche, parce qu’affronter ses peurs, sortir de sa zone de confort, c’est un combat du quotidien dans l’entrepreneuriat où l’incertain règne.
Un livre ou podcast qui t’a aidé ?
Le podcast Inpower, de Louise Aubery – l’épisode avec Joël Dicker.
Je l’ai écouté à un moment où j’encaissais les réponses négatives, et quand j’ai écouté son histoire où il raconte qu’il a eu 33 réponses négatives d’éditeurs avant de publier ses romans à succès, ça m’a beaucoup fait relativiser !
3 questions - Relancer la partie
Lorsqu'un coaché me dit :
" J’ai atteint pour la première fois mon objectif financier mensuel. Sur le papier, c'est une victoire. Pourtant, je ne ressens rien. J'ai l'impression d'avoir perdu le plaisir de ce que je fais. "
Qu’est-ce qui t’animait profondément quand tu t’es lancé dans ce projet ?
Aujourd’hui, qu’est-ce qui te fait dire que tu avances encore dans la direction de cette vision ?
Que pourrais-tu ajuster dès maintenant pour retrouver l’élan qui t’habitait au départ ?
Dépose ta problématique ici : 3 questions pour t'aider à y voir clair, dans une prochaine édition.
À dimanche prochain,
Cyril
de Fier.e d'être entrepreneur.e
PS : La nouvelle programmation des ateliers pour novembre et décembre sera publiée sur le groupe ce lundi.



